Ode à l’imperfection

princes 2La scène se décrit comme suit : nous sommes un mercredi, en l’apparence un mercredi comme les autres où nous sommes « seuls » avec les enfants. Nous venons de finir le souper, ou plutôt le food fight. Il y a des « éclats d’obus alimentaires » partout sur la table, le plancher, les chandails. L’horreur. Nous  avons eu une journée exténuante au travail. Une journée normale quoi. Après le souper, habituellement c’est le temps de relaxer. Traduction : on met un film sur la télé avant de coucher les enfants ou donner les bains. Bon d’accord, c’est mal de faire ça. C’est écrit dans le Mieux Vivre qu’il ne faut pas faire ça. C’est donc très mal, les enfants développent toutes sortes de manies bizarres, ils grandissent mal, ils sont plus poilus que la normale ou je ne sais trop quoi encore de vraiment très horrible. Ce mercredi là, on met un film quand même. On aime vivre dangereusement chez nous.

Notre  fils veut voir Frozen. Nous répétons, notre FILS veut voir Frozen. Les  côtés mâle alpha et chef de meute de Ghislain ne sont pas certains que c’est vraiment un choix approprié et l’orgueil  féminin  est au sommet. Mais bon, nous avons déjà commis l’irréparable de l’acheter en Blue Ray Extended-Director’s cut alors nous ne sommes plus à une transgression près.

Et là, une chose vraiment terrible arrive. Du moins, sur le coup, notre  cerveau n’a pas reconnu l’événement comme normal, donc ça doit être vraiment terrible. Vous savez la chanson principale (tous ceux qui ont une petite fille dans l’entourage connaissent LA chanson), Let it go. Bien  notre  fils, NOTRE  fils, l’aîné, le  remplaçant-chef de meute, il est assis juste à côté de nous, et il chante LA chanson ! Pire ! Il fait la petite chorégraphie et tout !!! Il se déhanche, gesticule au même rythme que la princesse dans le film. Où  est  l’eau  bénite à lancer? Oh. My. God.

Notre  réflexe premier, nous  voulons lui injecter une dose massive de Transformer-Goldorak-Albator-G.I Joe. Pour Rambo ou Rocky, c’est beaucoup trop tôt, son cœur flancherait sous la dose de testostérone. De plus, la situation n’est pas SI dramatique pour avoir recours à une solution aussi drastique. Et tout à coup, devant cette scène ma foi très charmante, on se me met à rire. Mais à VRAIMENT rire. Ça devient incontrôlable. Pauvre petit, il ne comprend pas pourquoi nous rions et nous voyons son regard changer. Nous ne rions pas de lui, mais de l’ensemble de la situation, ou plutôt de nous.

On se pose un tas de questions, on s’en fait pour le travail, la vie, l’éducation des enfants. Et lui, sans même se poser la question, il aime une chanson, il la chante. Il a le goût de danser, il danse. Il ne se questionne pas si nous allons le juger ou s’il doit se cacher pour vivre ce petit plaisir tout simple. Il fait comme le slogan de Nike : Just do it! Encore une fois, il nous en apprend plus sur nous que nous en avons appris avec des heures incalculables de cours sur la gestion ou la psychologie. Sa spontanéité fait du bien et offre un doux réconfort. Au fond, nous espérons que la vie ne va pas lui enlever trop de cette belle richesse.

La morale est toute simple, une bonne dose d’humour et surtout lâcher-prise. Lâcher prise sur ces irritants de la vie qui sont, de façon objective, insignifiants. Lâcher prise sur ces choses futiles qui nous empoisonnent le quotidien et qui au fond, ne comptent pas. Il y a un peu de nourriture sur le plancher. Et puis ? On le ramasse et c’est fini. Les enfants crient un peu trop au restaurant ? La prochaine fois, nous irons dans un restaurant plus « familial » où  d’autres enfants crient en chœur.

Une bonne dose d’humour réduit le stress du quotidien et lâcher prise sur l’image parfaite que nous aimerions que nos enfants projettent diminue nos angoisses et les leurs. Ce sont deux belles clés pour arrêter de souffrir du quotidien. C’est aussi valable pour notre vie professionnelle, notre vie de couple. La vie n’a pas à être compliquée ou dure à supporter. Ce n’est pas évident d’accepter d’être soi-même et de rire de soi. Lorsque l’on veut retrouver cette force, on regarde notre petit bonhomme de trois ans et demi chanter LET IT GO !

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Merci petit prince.

Émilie & Ghislain


 

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