J’ai ouvert un courriel ce matin qui contenait une lettre écrite par mon oncle Renaud. Renaud est le mari de ma formidable tante Loulou (Sonora pour les moins intimes) la soeur de mon père. Renaud, je l’ai toujours admiré pour sa classe, sa bonté, son charisme, sa créativité mais aussi pour ses talents de raconteur et d’écrivain.
Ma famille et moi avons eu la chance de faire partie d’un groupe d’une quarantaine de personnes partant pour Cuba pour une semaine dans le temps des Fêtes. Quelle belle expérience. A mon plus grand bonheur, Renaud et Loulou étaient du voyage.
Je vous laisse constater par vous mêmes à travers la plume de mon oncle que j’adore à quel point nous avons vécu un moment merveilleux. Merci la vie…
Varadero : Impressions de vacances
Renaud Hyppolite
Mercredi 6 Janvier 2016
Je ne sais si je dois dans cette chronique utiliser le terme vacances pour évoquer cette merveilleuse semaine du 28 Décembre 2015 au 4 Janvier 2016 passée à Varadero. Étant retraité de la Cardiologie depuis maintenant tout près de trois ans, j’ai pris l’habitude de me considérer en permanence de vacances. Peu importe, sept jours au soleil dans le Sud, les pieds dans le sable, et suprême effort à fournir, celui de se rendre à la salle à dîner pour manger ou au bar pour se faire servir un mojito. Faut être de mauvaise foi pour trouver à se plaindre.
De prime abord ce n’était pas une évidence de se convaincre du succès de cette aventure avec un groupe de plus de trente personnes. La toute première surprise a été de ne pas m’apercevoir du temps écoulé entre l’invitation de Véronique le 15 0ctobre et ce moment fébrile du matin 28 Décembre où on s’est tous retrouvés corps et bagages à l’aéroport. L’atmosphère est joyeuse. On immortalise le grand moment par des selfies, sorte de provisions pour nos futures défaillances mémorielles. Mais le miracle s’est produit d’abord par la magie de l’instigatrice de cette belle aventure Véronique qui, par son sourire, son calme, sa jovialité a su créer et maintenir cette belle et miraculeuse cohésion ambiante entre trente quatre individus qui pour certains ne se connaissaient qu’à peine, ou pas du tout. Merci Véro pour nous avoir organisé toutes ces belles et intéressantes activités. On n’oubliera surtout pas cette mémorable journée à la Havane qui a commencé tôt le matin à 9 heures dans l’autobus avec guide et chauffeur à notre disposition, pour s’achever tard le soir dans un retour ensommeillé vers une heure trente du matin. D’aucuns garderont en souvenir la saveur du délicieux Pina colada dégusté à l’apéro dans une ambiance festive où le piano nous enchantait de ses airs qui transpiraient la joie de vivre. Mais personne n’oubliera ce souper servi sur la terrasse du dernier étage du fameux Hotel Ambos mundos, lieu mythique s’il en est, pour avoir hébergé durant des années ce géant de la littérature américaine Ernest Hemingway.
Sur un plan plus personnel, étant à notre vingt sixième visite dans cette île, Loulou et moi avons été agréablement impressionnés de constater à quel point La Havane renait peu à peu de ses cendres, et semble retrouver la splendeur perdue de ses superbes édifices. Mais plus qu’un simple maquillage des façades, on sent battre de fierté et d’espoir le cœur de ce peuple si attachant et méritoire. On semble palper dans la population une fraicheur, une nouvelle vitalité qui augure bien pour le futur.
Un conseil pour ceux d’entre vous qui aurez l’occasion d’y retourner : Prenez le temps de faire une visite au cimetière de cette ville. Ce n’est peut- être pas un mausolée de l’histoire cubaine, ni ce dernier repos des Grands Hommes à l’instar du Père Lachaise de Paris. Mais la visite en vaut le détour pour la munificence et la richesse des édifices funéraires. Et surtout pour découvrir certaines coutumes et autres pieuses mythologies qui auréolent l’atmosphère de ce lieu singulier. C’est un jardin merveilleux qu’habite le cœur du peuple cubain. Allez-y si vous en avez l’opportunité, ne serait-ce que pour saluer au passage les restes du conte Pierre Lemoyne d’Iberville qui y reposent.
Autre suggestion, s’il vous reste du temps, allez le perdre en faisant la queue pour entrer dans ce temple mythique qui a pour nom : La bodeguita del Medio. Vous aurez l’opportunité d’y graver votre nom à côté de ceux de moult célébrités. Et si vous savez écouter, peut-être que vous entendrez résonner la voix envinée de Hemingway ou fuser le rire nerveux de Brigitte Bardot, ou mieux encore vous laisser bercer par la chaude voix de Nat King Cole ou la musique d’un dernier poème de Pablo Néruda. Peu importe, n’oubliez pas d’y déguster la boisson phare du lieu : un Mojito.
Mais revenons à nos moutons : Le séjour à l’hôtel. Tout a commencé par l’agréable surprise promotionnelle de l’hôtel Arenas Blancas à son voisin le Barcelo Solymar. Ce n’est peut être pas le grand luxe des nouveaux hôtels qui poussent à chaque année le long de la presqu’île, mais pour les amants de la plage quel délice à fouler ce sable fin d’une blancheur à faire pleurer par sa luminosité. Et le soleil a été au rendez-vous jusqu’à notre départ salué comme des larmes par quelques gouttes de pluie. Il faut croire que la Nature aussi s’est faite complice de notre séjour.
Mais il y avait avec nous d’autres complices qui ont sans conteste contribué à l’agrément de ce séjour. Ils ont pour noms : Victoria, Flore, Anaïs, Nan, Morgane, Fanny, Jeanne, Axel, Gabou, Marie Lou, Chloé, Charlotte, Christophe. Cette belle jeunesse lumineuse qui par ses rires, son espièglerie, ses bouffonneries, sa fraîcheur, a embaumé notre séjour d’un parfum de jouvence. Merci pour votre folle sagesse.
Au nom du groupe et de droit d’ainesse je me permets de décerner le titre de Couple de la semaine à Sara et Safar qui ont de si belle manière fait participer à cette folle aventure le futur bébé que Sara porte avec un si gracieux et naturel abandon. Merci Bébé d’avoir été si sage.
Un dernier merci à tout un chacun du groupe et un en particulier à Patrice, mieux connu sous la dénomination « Chum de Véronique ». Ton livre « En cas de Bonheur » de David Feonkinos m’a permis de survivre au supplice quotidien de la chaise longue à demi protégé du soleil tropical. C’est que mon cher Patrice, en tant qu’antillais j’ai l’allergie solaire imprimée dans mes gênes. Heureusement que le sable fin, la lumière, la brise et la beauté des corps qui bougent sur la plage prêtent à la rêverie et à la poésie. Je terminerai donc ces impressions de vacances sur une note poétique inspirée par cette superbe plage de Varadero
Allongé sur ma chaise de plage
La tête dans les nuages,
J’admirais en rêvant
L’horizon au Levant.
Un mince filet d’or
Au loin traçait le décor
De la nouvelle journée
Qui s’annonçait ensoleillée.
J’en étais là de mes rêveries,
Quand mes yeux ahuris
Cessèrent de compter mes orteils.
Comme dans un songe, à tire d’aile
Entre mes pieds en V écartés,
Une paire de fesses anonymes vinrent se loger.
Dans ma tête se mit à danser soudain
L’horizon au rythme d’un cha-cha cubain.